METHODE DE GAVAGE, par Bruno Gattolin

 

 

La trachée est facilement repérable, très en avant dans la gueule, il est difficile de se tromper et de faire une fausse-route.

La proie doit être de taille réduite (moitié de la taille habituellement distribuée).

Elle sera préalablement lubrifiée à l'aide de blanc d'oeuf (davantage qu'à l'aide d'huile qui gêne l'absorption des nutriments).

Suivant la taille du serpent et l'expérience de l'opérateur, il est bon d'avoir un aide qui fera la contention tandis que l'opérateur saisit délicatement le serpent derrière la tête et entreprend de lui ouvrir la gueule à l'aide d'un petit instrument non traumatisant (petite pince, petite spatule en bois, ou simplement avec le museau de la souris).

Poser le serpent à plat sur une table est une bonne solution.

La proie est alors introduite (tête la première évidemment) très doucement. S'il s'agit d'une souris par exemple, on la tient par une pince à bords mousses placée au niveau de son cou.

Lorsque la moitié de la souris est introduite, on continue la progression en poussant doucement à la main.

Lorsque la proie a disparu, on peut commencer un léger massage de la région cercicale pour faciliter la progression, sauf si elle semble se faire spontanément.

La contention sera lentement relâchée à ce moment. Il faut éviter tout geste brusque et agir très précautionneusement pour éviter toute régurgitation de la proie.

Parfois, il suffit d'initier le gavage pour que la proie soit déglutie.

Une fois le gavage terminé, il faut replacer le serpent très précautionneusement dans son terrarium et ne plus le déranger pendant 4 à 5 jours au minimum (s'assurer des paramètres d'ambiance, notamment une tempéraure suffisamment élevée pour faciliter la digestion).

Enfin, il faut préciser les circonstances du recours au gavage à la proie: dans les cas où le serpent ne s'est pas nourri spontanément depuis longtemps, sans pour autant être tombé dans un état de cachexie avancée.

Dans ce dernier cas, il faut avoir recours au gavage par sondage oesophagien (alimentation semi liquide) ou même une réhydratation et réanimation préalable dans les cas les plus graves (la digestion d'une proie étant impossible en regard de l'affaiblissement de l'animal, un gavage peut le tuer).

Il est nécessaire de rechercher la cause de l'anorexie.

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"Terrario magazine" n° 5,

"le point vétérinaire" numéro spécial NAC volume 30