Difficile à "collecter", le venin de vipère fait toutefois partie de diverses préparations pharmaceutiques. En Août 2000, des biochimistes russes sont parvenus à recréer cette substance en milieu de culture, par la multiplication de cellules des glandes à venin elles-mêmes productrices de ce "poison".
Il n'est pas aisé de maintenir des vipères en captivité, en outre, la composition de leur venin reste aléatoire -âge, sexe, saison...- et chaque sécrétion venimeuse n'est produite qu'en petite quantité après chaque morsure.
Le challenge des chercheurs de l'Institut de Biophysique théorique et expérimentale de Puscino consistait d'une part à obtenir la multiplication des cellules génératrices de venin en culture, mais également à pousser ces dernières à la production de venin. Ils ont mis en évidence une substance émise par les vipéridés -le carbachol- qui stimule leur système nerveux, déclenchant ainsi la production de venin.
Après avoir été exposées à ce neuromédiateur de synthèse, les cellules de vipères en culture sécrètent, une heure et demi plus tard, leur substance létale. La stimulation s'avère alors si probante, que le poison tue lui-même les cellules qui le génèrent! En effet, les glandes à venin sont naturellement immunisées contre leurs propres sucs digestifs...
Les chercheurs ont trouvé la parade, diluant la solution et renouvelant le liquide de culture journellement.